SOURIRE ANIMAL
MEDIATION ANIMALE
Un peu d'histoire...
"Elevés au rang de dieux dans les mythologies indiennes, grecques, ou hindoues, chiens, chevaux, poules, lapins, dauphins, daims, singes et poissons en tout genre, sont en effet, aujourd'hui, redescendus sur terre pour mettre la main à la pâte.
et donner vie à la médiation animale!
Au cours du XVIIIe siècle, en Angleterre, on a utilisé l'animal à des fins thérapeutiques.
Plus récemment les "poilus" de la guerre 1914-1918 faisaient lécher leurs plaies par des chiens de guerre.
En 1942 à Pawling, dans l'état de New York, l'Air Force Convalescent Center fait appel à de braves toutous pour remonter le moral des blessés et accélérer leur guérison.
Cinquante ans plus tard, aux Etats Unis, la zoothérapie fait fureur.
Pionniers en la matière, les américains ont ouvert la voie aux scientifiques du monde entier.
A Paris, à Londres, à Melbourne, à Montréal... des hommes, pour soigner leur âme et leur corps, choisissent d'avoir recours aux animaux.
Cette fois sur ordonnance!" (Les animaux guérisseurs, Vincent Rousselet Blanc et Caroline Mangez.)
L’idée de cette forme de médiation n’est pas nouvelle en effet sur le plan historique un premier essai est mené au IXe siècle à GAND en Belgique où l’on donne à des malades convalescents la charge de s’occuper de la garde et de l’entretien d’oiseaux.
A la fin du XIIIe siècle, l’anglais William Tuke, fondateur de la retraite d’YORK, sorte d’anti asile va confier des lapins et des volailles à des patients atteints de troubles mentaux pour les responsabiliser.
La place de l’animal est donc reconnue depuis longtemps,
Elle provient d’ailleurs d’une alliance fructueuse qui a toujours existé entre l’homme et l’animal (travaux des champs, chien de traineaux, d’avalanche, d’assistance, transport, chasse, etc.…).
Une expérience similaire fut réalisée moins d’un siècle plus tard, en 1867 à l’institut Bethel, fondé à Bielefeld en Allemagne. Dans ce centre, les programmes courants comprenaient des activités à la ferme, en centre équestre, avec des chiens, des chats, des oiseaux en cage. Ces programmes furent menés dans un premier temps pour des épileptiques, puis pour des gens souffrant d’une vaste gamme de troubles physiques et mentaux. Ce centre existe toujours aujourd’hui.
Dans la première moitié du XXème siècle, il y eut d’autres tentatives pour développer de tels programmes. En 1901, à l’hôpital orthopédique de Oswestry, au Royaume Uni, des chevaux furent utilisés pour promener les patients.
A l’hôpital militaire de l’armée de l’air de Pawling (état de New York), dans les années 40, des promenades à cheval ou des soins à des animaux de ferme et de basse cour étaient parfois préconisés pour remonter le moral des blessés.
Aux Etats-Unis, l’expérience développée à Green Chimneys par le Dr Samuel B. Ross est devenue une référence et a acquis une renommée internationale. A sa création, en 1947, il s’agissait d’intégrer au sein de programmes éducatifs, un contact entre des jeunes souffrant de graves troubles émotionnels et des animaux.
La relation entre l’homme et l’animal est constante et c’est en 1950, que Boris Levinson, psychologue américain, décrivait l’influence des relations homme-animal. Il fut le premier à associer un chien à ses séances de thérapie, et les résultats allèrent au-delà de ses espérances.
Ses écrits ont révolutionné la psychiatrie infantile.
En France, en 1976, Ange Condoret, vétérinaire français, entreprit des expériences avec des enfants souffrant de problèmes de langage, après être entré en contact avec B. Levinson.
Les observations de Condoret se multiplièrent dans les cabinets vétérinaires, les écoles, les hôpitaux psychiatriques… Sur la base de ses observations et travaux de recherche, il définit en 1978 une nouvelle méthode adaptable à chaque enfant : l’IAMP ou Intervention Animale Modulée Précoce.
Celle-ci consistait à favoriser chez des enfants de maternelle, qui avaient des troubles de la communication, la communication non verbale (tactile, gestuelle, olfactive…) en les mettant en contact avec des animaux variés, afin de les stimuler, de les rassurer, cela pouvant aboutir à un développement plus rapide de la communication verbale et à des échanges plus aisés avec autrui.
Cette méthode permettait aussi la détection précoce de troubles de la communication.
Ses travaux sur l’impact de la présence d’animaux sur le développement des enfants ont ensuite été poursuivis par le professeur Hubert Montagner, psychophysiologue et éthologue, qui souligne aujourd’hui que la vie animale fait émerger ou rend fonctionnelles les compétences fondamentales (compétences socles) qui permettent à l’enfant de poursuivre avec succès son apprentissage de la vie.
Enfin, A. Condoret fonda l’AFIRAC (association française d’information et de recherche sur l’animal de compagnie) qui a pour vocation d’étudier la relation de l’homme avec l’animal familier.
Selon Bernard Belin, les recherches de Condoret n’ont pas eu l’écho favorable escompté dans les milieux médico-psycho-pédagogiques français.
Son projet de création d’un centre infantile d’éveil aux communications humaines par l’animal n’aboutit d’ailleurs pas.
C’est aux Etats-Unis que ses travaux sur les relations Homme/Animal sont les plus connus et reconnus.
Il collabora d’ailleurs à des expériences avec Corson et Corson et avec l’équipe du Dr Katcher, professeur de psychiatrie à l’université de Pennsylvanie.
A. Condoret est néanmoins considéré comme le pionnier de l’AAT en France.
Véronique Barrois, médecin fondatrice de la ferme européenne des enfants constate « qu’il y a cette communication non verbale entre l’enfant et l’animal quelque chose que l’on n’explique pas ».
L’animal joue un rôle de médiateur entre l’enfant et le thérapeute.
En cassant cette relation traditionnelle, sa présence apporte une fantaisie, un certain désordre, qui permet l’émergence de quelque chose qui facilite la relation.
A cet effet Nadine Centena, psychologue clinicienne, explique que l’animal, le chien en ce qui la concerne, aide à entrer en communication avec le patient.
Elle déclare que « contrairement à nous thérapeute, l’animal ne demande rien, lors de la première séance nous observons simplement ce qui se passe, sa présence allège l’ambiance et permet parfois au patient de se livrer un peu plus. Ensuite, j’essaie d’établir un programme thérapeutique tout en respectant la relation naissante entre le patient et le chien. »